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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 16 avril 2013

Messe offerte pour l'anniversaire de Benoît XVI

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 25 avril 2013)

La grâce de la docilité à l'Esprit Saint

« Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Benoît XVI. Nous offrons la Messe pour lui, pour que le Seigneur soit avec lui, le réconforte et lui donne beaucoup de consolation ». Au début de la célébration eucharistique présidée mardi 16 avril 2013, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, la première pensée du Pape François est allée à son prédécesseur le jour de son quatre-vingt-sixième anniversaire. Tandis que l’homélie a été l’occasion de mettre en garde ceux qui se laissent séduire par la tentation d’opposer résistance à l’Esprit Saint. « L’Esprit — a-t-il souligné avec une douce fermeté — ne se domestique pas ! ».

Ce n’est pas un hasard si le Pape s’est référé au Concile Vatican II, qui — a-t-il dit — « a été une œuvre belle de l’Esprit Saint. Pensez au Pape Jean XXIII : il semblait un bon curé et il a été obéissant à l’Esprit Saint », en réalisant ce que voulait l’Esprit. « Mais après cinquante ans — s’est demandé le Pape François — avons-nous fait tout ce que nous a dit l’Esprit Saint dans le Concile », dans cette « continuité dans la croissance de l’Église qu’a été le Concile ? ».

« Non » a-t-il répondu. « Nous fêtons cet anniversaire » — a expliqué le Pape — en érigeant une sorte de « monument » au Concile, mais nous nous inquiétons surtout « qu’il ne nous dérange pas. Nous ne voulons pas changer ». Et même, « il y a plus : certaines voix veulent revenir en arrière. Cela s’appelle “être des nuques raides”, cela s’appelle vouloir “domestiquer l’Esprit Saint”, cela s’appelle être “des cœurs lents et sans intelligence” ».

Le Pape s’est appuyé sur la première lecture, tirée des Actes des apôtres (7, 51-8, 1a). « Les mots d’Étienne — a-t-il commencé — sont forts : “Nuques raides, oreilles et cœurs incirconcis, toujours vous résistez à l’Esprit Saint ! Tels furent vos pères, tels vous êtes ! Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils point persécuté ? Ils ont tué ceux qui prédisaient la venue du Juste, celui-là même que maintenant vous venez de trahir et d’assassiner”. Les prophètes “vous les avez tués”, puis vous leur avez fait une belle tombe, un monument, non ? — je ne sais pas si cela se dit exactement ainsi — puis vous les avez vénérés, mais après les avoir tués. Voilà comment se manifeste cette résistance à l’Esprit Saint. Jésus lui-même, avec un peu plus de douceur, le dit, avec plus de gentillesse, aux disciples d’Emmaüs : “O cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les Prophètes !” ».

Également parmi nous, a ajouté le Pape, se manifeste une telle résistance à l’Esprit Saint. Plus encore, « pour le dire clairement, l’Esprit Saint nous dérange. Parce qu’il nous pousse — a-t-il expliqué — il nous fait marcher, il pousse l’Église à aller de l’avant. Et nous sommes comme Pierre lors de la transfiguration : “Ah, qu’il est beau d’être ici tous ensemble !” Mais qu’il ne nous dérange pas. Nous voulons que l’Esprit Saint nous endorme. Nous voulons domestiquer l’Esprit Saint. Et cela ne va pas. Parce qu’il est Dieu et c’est lui ce vent qui va et qui vient, sans que l’on sache d’où. C’est la force de Dieu ; c’est ce qui nous donne le réconfort et la force d’aller de l’avant. Mais aller de l’avant ! Et cela nous dérange. Le confort est plus agréable. Vous pourriez dire : “Mais, mon père, cela était vrai à l’époque. À présent nous sommes tous contents avec l’Esprit Saint”. Non, ce n’est pas vrai ! Cette tentation existe encore aujourd’hui », comme le démontre justement l’expérience de la réception du Concile Vatican II.

« Dans notre vie personnelle aussi, dans la vie privée — a poursuivi le Pape — il arrive la même chose : l’Esprit nous pousse à prendre une route plus évangélique, et nous : “Mais non, les choses vont bien ainsi, Seigneur...” ». D’où l’exhortation conclusive : « ne pas opposer de résistance à l’Esprit Saint ». Parce que « c’est l’Esprit qui nous rend libres, avec cette liberté de Jésus, avec cette liberté des enfants de Dieu ! Ne pas opposer de résistance à l’Esprit Saint : telle est la grâce que je voudrais que nous demandions tous au Seigneur ; la docilité à l’Esprit Saint, à cet Esprit qui vient à nous et nous fait aller de l’avant sur la route de la sainteté, cette sainteté si belle de l’Église. La grâce de la docilité à l’Esprit Saint ».

À la célébration ont participé, entre autres, les membres de la présidence et de différents bureaux centraux du gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican. Parmi les concélébrants se trouvaient aussi le patriarche de Jérusalem des Latins, S.B. Fouad Twal, reçu la veille en audience par le Pape.



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